Les étudiants me
harcèlent de demandes pour découvrir mes
archives. Autant les lister chronologiquement, ce que je
fais ce soir
de déluge de pluie. Mais de relire les papiers officiels
me
fait retomber dans des souvenirs d’aventures humaines, de
tracas administratifs, de constat d’inertie quand on lit
des
courriers demandant au maire depuis 1986, la valorisation
des abords
…
Les aventures des trois rachats et
la série des trois protections du monument historique,
illustrent la saga de la casa.
1) Achat 19 mars 1981
à monsieur Xavier, Raymond François Marie du
Trémolet de Lacheisserie et son frère Antoine. Le
notaire maître Grosset m’avouera ensuite que cet "
achat est le plus rocambolesque de sa carrière ", suite
aux
suspens de la signature du compromis de vente. Les
rendez-vous
étaient annulés par les deux frères et
ils arrivèrent avec plus d’une heure de retard
pour la vente. Un manque étrange de politesse peu
aristocratique. Nous avons compris après, ses
réticences par rapport à une jeune femme de 28
ans.
La lecture du constat du 23 mars 1981 de
maître N’Kaoua, rétrospectivement me
fait peur.
" Cette maison est dans un état de
délabrement et d’insalubrité qui la
rende inhabitable " et il énumère : fuites en
toitures, infiltrations d’eaux, planchers vermoulus,
plafonds
éffrondrés, électricité
câbles volants, radiateurs non reliés à
une chaudière, bris de vitrages,… Un
décor de roman policier bien noir avec des terrasses
envahies de végétation et détritus
divers.
Trois protections du
Ministère de la culture intensifient
l’intérêt de la globalité de
l’édifice:
1) A la
Préfecture de Lyon, la COREPHAE vote l'Inscription
à l'inventaire supplémentaire des monuments
historiques, le 4 juillet 1985.
2) A Paris, le 24
février 1986, la commission nationale supérieure
décide à l’unanimité le
classement, (arrêté du 5 mai 1986)
3)
Arrêté de Classement: MH 19 mars 1992 (extension
de l’arrêté 5 mai 1986).
"
Portant classement parmi les monuments historiques de la
Casamaures en
totalité, y compris les terrasses et l’Orangerie ".
Bilan : 11 ans jour pour jour,
l’intégralité des 3 parcelles est
protégée par le ministère de la
culture, sur les 4 niveaux de l’architecture. Depuis
l’inscription de 1985, la loi de 1913 de protection du
périmètre de 500 mètres des abords
devrait être appliquée.
Rapport
de classement du 24 février 1986, par monsieur Enaud.
La
maison Casamaures " a été
édifiée sur une hauteur au-dessus de
l’Isère de 1855 à 1867.
M.
Thuillier insiste sur l’intérêt de cette
villa représentant le début de
l’histoire du béton et caractéristique
du style néo-mauresque.
" considérant
l’intérêt
représenté par cet édifice dans le
domaine de l’architecture orientaliste et en tant que
prototype d’une technologie nouvelle, la commission
nationale
supérieure, donne un avis favorable… "
Quelle
est la superficie de cet édifice ?
Il y a eu
trois achat pour remembrer sous une même toiture ces trois
parcelles. Je dois me replonger dans les textes, cherchant
le "
cadastre section AT ",
N° 301 d’une
contenance de 40 ca (achat 5 juillet 1991). Appartement
donnant au 13
rue de la résistance.
N° 302
d’une contenance de 6a 2 ca (8 janvier 1982), (suite au
partage en 2 lots)
N° 319 d’une contenance
de 2a 41 ca (24 octobre 1989), parvis orangerie à la
société Cofradel, Compagnie française
du grand Delta, lors de la vente des entrepôts à
Peldis, une centrale de camions frigorifiques.
Total, une
parcelle de 64. M2
Sur le POS, le site de la
Guinguette, est une zone UD à vocation culturelle.
C’est une hérésie quand on constate
pendant 6 semaines l’envahissement d’un parking de
masse de voitures de la foire de l’Esplanade pour les
rameaux.
Quelle
est la superficie habitable ?
C’est le plus
difficile à estimer. Selon le froid hivernal ou la
canicule
estivale les salons, le jardin d’hiver, l’Orangerie
sont gelés ou étouffants avec l’effet
de serre des vitrages.
Le ministère
n’oblige pas à ouvrir aux visiteurs.
Dés
l’achat, l’association arbrico organisait
déjà des évènements avec
des artistes. La muse Casamaures depuis 24 ans fait de
l’aide
à la création contemporaine, non
subventionnée.
ministere culture d'inscription en classements