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2 Expositions photographiques

Esplanade   Scènes de vie de Fabienne et Geo Ichtchenko

Entre 1973 et 1980, l’Esplanade n’est pas un no man’s land, mais bien au contraire plutôt un espace de vie, pas encore une concentration urbaine, ni une campagne avec sa couronne d’arbres remarquables. Le quartier de la Porte de France est une respiration de la ville dominé à l’Est par la montagne, l’ensemble fortifié de la Bastille et bordé à l’Ouest par la rivière Isère.

D’une fenêtre du premier étage, on pouvait observer, se succédant au fil des saisons, circassiens, gens du voyage, boulistes, cyclistes coureurs ou flâneurs, manifestants de toutes les causes, sans oublier la gent canine et celle équestre.

Avec un appareil photo polaroïd à soufflet et de la pellicule instantanée, Fabienne en a recueilli les témoignages, des vues de son appartement boulevard de l’esplanade qu’elle a réunies sur un album parmi les souvenirs de famille.

Ressortis et numérisés pour la circonstance, ils ont rappelé l’existence de négatifs couleur de la même époque pris par Géo à l’occasion de la foire des rameaux.

Le propos ici n’est pas de jouer sur la nostalgie mais de témoigner d’une époque et de l’évolution de nos cadres de vie urbains.

Poste de garde  et fortifications 1884 de Grenoble

Sur les fortifications de 1880-1884 - Du moins ce qu’il en reste -, un petit bâtiment désespérément fermé attire l’attention. Parfois nommé “pavillon d’octroi”, le “Poste de garde” est visiblement placé là pour contrôler le passage, jusqu'en 1937 fin de l'octroi

Nous avons donc tenté une expérience : remettre en ce lieu un soldat de l’époque et le laisser jouer son rôle de sentinelle.

Par une belle matinée de juillet 2018, armé de son fusil, il a pris sa place devant le bâtiment, puis effectué une ronde sur le sommet du mur d’escarpe, le long du fossé devenu un potager. Une ronde spectaculaire mais dérisoire puisque nul ennemi n’était en vue sur le glacis.

Pourtant, très vite une belle dame en robe d’époque s’est présentée, puis un maraicher portant les produits de son exploitation. Notre gardien est aussitôt intervenu pour contrôler la marchandise et éventuellement faire payer l’octroi, mais, grand seigneur, il a accepté d’accueillir la Dame à l’entrée de la Casemate, trahissant par un baise-main une origine visiblement aristocratique.

Mais voilà que tout un peuple s’est présenté, venant de divers horizons depuis la Chine jusqu’au quartier de la Porte de France, des visiteurs de diverses époques, même du XXI^eme siècle contemporain.

Jouant jusqu’au bout l’anachronisme, notre militaire s’est dévoué courageusement et galamment pour arrêter de la pointe de sa baïonnette, un véhicule transport en commun d’un autre temps. Pensez si la Dame en était flattée !