20 juin 2005

Recherches désespéremment mécénat pour chantiers de prestige

Pendant mes nuits blanches, je rêve de pères Noël appelés Messieurs les mécènes qui se pencheraient pendant une semaine magique sur les multiples dossiers de restauration.
J’avais écrit en vain plusieurs fois à l’ancien Roi du Maroc, (qui a financé les chantiers de sauvegarde des salons mauresques du château de Monté Christo d’Alexandre Dumas de Port Marly).
Mes dossiers à la fondation Agha Khan en Suisse, ne reçoivent aucune réponse.
Lorsque l’on n’est pas une nabab, la solution est d’aller voir les banquiers pour hypothéquer les lieux. J’ai des idées mais pas le carnet de chèque des cheiks…
Qui a des idées où demander du mécénat pour cette liste à la Prévert pour une semaine de magie?

Premier jour : Trois façades tout en ciment moulé à restaurer à l’identique
Consolidation des accidents de surface, les joints de moulage, puis patients chantiers de peinture pour redonner les couleurs d’origine :
1500 mètres de liserés bleu outremer sur les 52 colonnes, en plus toutes les moulures d’arabesques à repeindre en deux couches de protection. Quand on connaît rien que le coût d’un échafaudage sur deux étages normes européennes, le montant en euros pour les trois façades fait terriblement peur.


Deuxième jour : Toitures vues du haut du fort de la Bastille
1) Reconstituer l’acrotère à partir de photos d’archives et une loupe pour grossir les détails d’une dentelle en ciment moulé qui sera comme un diadème sur ce palais joyau de l’Or gris.

2) Il faut aussi changer la toiture principale en bac acier au centre et en découpes de zinc sur les pourtours des frises d’arabesques.

Petite histoire vécue:
Après la vaste tempête de 1984, tous les toits ont été refais économiquement en inox plombé (pour les protéger des attaques de pollution de gaz de voitures). Les plaques de zinc vétustes étaient arrachées par le grand vent d’une tempête historique. Pendant un hiver, nous avons vécu sous des bâches qui claquaient au vent pendant la nuit. Un grand bateau ivre à la dérive en pleine tempête. Il fallait faire la garde pour vider les récipients en pleine nuit, une horreur toutes ses bassines pleines car la pluie descendait les deux étages sur les murs peints. Encore aujourd’hui les nuits de tempête, je me réveille en sursaut avec le réflexe d’aller éponger l’inondation des toitures… Des nuits blanches de soucis, pas de subvention, pas de possibilité de nouveau emprunt à 30 ans car j’étais déjà endettée pour vingt ans pour l’achat de la belle ruine… La galère financière, visible au menu avec les plats de riz ou de pâte ou de patates, quelle variété ! Il faut que je recherche la photo du trio Colas, Jeff et bibi avec les fous rire devant la cocotte minute étouffe faim.

Troisième jour : Restaurations méticuleuses de tous les papiers peints à la main.
Les panoramiques de la baie de la Corne d’or, des natures mortes fruits et oiseaux exotiques… Les plafonds de toile peinte des salons sont des pièces uniques. Celui du salon donnant sur le jardin d’hiver est si fissuré qu’il empêche d’y vivre dans la chambre dessus à cause des vibrations des pas sur le parquet.
En 24 ans j’ai dû enlever les déblais de plâtres sur lattis de bois de tous les plafonds du premier étage + celui de la cuisine où couraient les souris. 7 plafonds avec des clous rouillés et une poussière asphyxiante. Le plus spectaculaire a été la chute du plafond de l’escalier de 9 mètres de haut….

Quatrième jour : Restauration de la façade de bois du jardin d’hiver
Tous les décors peints sur bois en extérieur montrent l’inspiration des maisons de bois du Bosphore..
Continuer le travail réalisé en 10 jours avec l’association jeune internationale de Concordia. Les fissures au bas des poutres ont engloutis tellement de pots de 10kg. Une première couche ocre de protection est passée. Mais il reste de l’énergie et trouver un échafaudage sur 9 mètres de haut(3000euros de devis pour un mois). Malheureusement Concordia est subventionnée par le ministère de la jeunesse et des sports, ils demandent une aide symbolique de la commune. Aide en nourriture pour 15 jeunes refusée par St-Martin-le-Vinoux. Ce beau chantier où il faut de la patience, est interrompu pourtant jeunes coréens et anglais mixés a de jeunes français, nous ont sidérés sur cette vraie école de vie dans un patrimoine bâti.

Cinquième jour : Reconstitution des deux ailes en ciment moulé
A l’origine, elles donnaient un air de petit château avec un promenoir orné de statues néo-classiques. Les invités observaient le paysage, la rivière Isère coulait impétueuse au pied du jardin, en face trônait le massif du Vercors avec dans l’axe sud, les pyramides montagneuses du Pieu et de l’Epérimont… Voir des pyramides n’est pas un mirage à la Casamaures !

Sixième jour : Jardin d’agrumes
" Allô Monsieur le mécène, je cherche 180 m2 de dallage pour transformer le parvis bétonné en 1952 pour les camions du Bon Lait. Il deviendra un jardin minéral orné de collections d’agrumes en caissons de bois. En hommage modeste aux saveurs, couleurs, charmes des jardins de l’Alhambra.
Je me souviens du patio des myrtes où l'eau la vie font références aux jardins du paradis suprême. La mise en scène de la nature avec des bassins, miroirs des reflet de la vie avec les jets d'eau aux bruissements rafraîchissant. J’aimerai poser des brumisateurs sur ce solarium trop chaud l’été.
L’intérieur du polygone étoilé devrait avoir une étanchéité pour le transformer en " bassin des astres " où se mirent les mouvements des planètes.
Au sol, le pavage valorisera le " Méridien de la Casamaures " dont la ligne du midi mesure 15 mètres en barre de laiton déjà posée par l’Atelier Tournesol.
Mieux vaut suivre une visite guidée pour comprendre toutes ces appellations d’espace et s’initier à la " gnomonique ".

Septième jour : Un éclairage créatif pour un monument des 1001 nuits.
Ce serait le repos des mécènes, des travailleurs et de ceux qui rêvent de créations avec un fête en nocturne. Cela fait des années que je fais des dossiers pour EDF : des encouragements, des félicitations mais pas de décisions concrète des chefs qui changent trop souvent…
De même pour GEG qui fait sa pub " lumières sur le patrimoine ". Le directeur de Gaz Electricité Grenoble trouve que c’est une très bonne idée aux portes l’agglomération, mais les automobilistes pourraient croire que c’est ED en limite de commune?
C’est aberrant ces faux prétextes, cette passivité depuis tant d’années.
Le manque d’engagement concret de ces directeurs qui n’ont pas de parole m’épuise!
7 jours de rêves de Mécènes